historique de Meux

SECTEUR DE LA BRUYÈRE

Paroisse Notre-Dame de l'Assomption de Meux

Historique

Aux sources de notre foi


Notre but n’est pas ici de rédiger un article exhaustif sur le passé de la paroisse de Meux, ni de faire ombrage aux rares publications existant sur le sujet. Il est simplement de mettre en exergue quelques dates clés de notre passé en épinglant quelques moments essentiels. Ceux-ci sont les témoins privilégiés de ce que fut la foi de nos aïeux, foi de laquelle nous pouvons encore aujourd’hui nous nourrir au quotidien.

De l’évidente vigueur de la foi des périodes médiévale et moderne (époques pour lesquelles les historiens locaux ne disposent néanmoins que de peu de traces), les privations imposées par l’occupant français durant la période révolutionnaire semblent plutôt avoir constitué un incitant à cette foi. En, effet, tout au long du XIXème siècle, les péripéties entourant la constitution d’une paroisse autonome pour le village de Meux – et particulièrement la volonté d’érection d’un édifice du culte digne de ce nom – témoignent de cette ferveur immémoriale. Avec des personnalités de renom – par exemple les abbés E. Englebert, A. Dacosse ou J. Colin – la paroisse fut dynamisée tout au long du XXème siècle. Depuis quelques années, quelques prêtres africains assurent la relève avec brio tandis que quelques laïcs se dévouent « corps et âme » à la diffusion du message évangélique.

Les lignes qui suivent se calquent en partie sur le passé de la paroisse de Saint-Denis dont la paroisse de Meux constitue une dépendance jusqu’en 1834.


Les origines connues

Vers l’an 800, la paroisse de Meux dépend de celle de Saint-Denis. Durant les périodes médiévale et moderne, le village ne possède pas d’église à proprement parler puisque seule la chapelle Saint-Sauveur permet l’exercice du culte. Cette chapelle est d’ailleurs détruite en 1829. Une pierre de Jérôme de Homblière datée de 1517-1542 en reste le seul témoin matériel conservé actuellement dans l’église de Saint-Denis.
Notons néanmoins qu’une seconde chapelle, plus éloignée du centre du village, permet provisoirement aussi la pratique du culte à la Commanderie de La Bruyère.


Les débuts de l’ère moderne

Politiquement dépendante du Comté de Namur, la paroisse de Meux est religieusement liée au diocèse de Liège (1305-1559) durant tout l’essor et le déclin du Moyen-Âge. De cette époque, le village de Meux ne conserve aucune trace connue, contrairement au riche patrimoine de la paroisse de Saint-Denis.

Mais au XVIème siècle, la tutelle de Liège prend fin. Une réorganisation de la cartographie religieuse s'impose.

D'une part, la répartition des circonscriptions ecclésiastiques de nos régions (treize diocèses) remontant pour la plupart à l'époque romaine ainsi qu'au Haut Moyen-Âge ne correspond plus du tout au découpage politique des XVII Provinces. À ce moment, les treize diocèses appartiennent à trois provinces ecclésiastiques situées hors du pays : Cologne, Trèves et Reims. Le diocèse de Liège, bien plus étendu que la Principauté de Liège elle-même, dépend plus particulièrement de l’archevêché de Cologne. Cette organisation ne tient d’ailleurs compte ni des langues parlées, ni de l'accroissement démographique. Une telle organisation chaotique génère nécessairement des problèmes de communication, particulièrement handicapants dans une Europe secouée par les idées des réformateurs. Les visites irrégulières dans les paroisses n'assurent plus vraiment aux autorités ecclésiastiques un contrôle efficace du clergé.

D'autre part, depuis l'hérésie de Luther au début du siècle, les progrès du protestantisme préoccupent avec acuité nos souverains catholiques, Charles Quint puis Philippe II. Comment « sauver » ce qui reste à sauver du catholicisme ? Une réorganisation rigoureuse de la répartition des diocèses donnerait ainsi une plus forte cohésion aux XVII Provinces et assurerait au souverain la nomination - et le contrôle partiel ! - du corps épiscopal. Un tel remaniement constituerait dès lors une arme efficace pour juguler les idées novatrices des réformés, un réel tremplin pour les idées de la Réforme catholique.


La réorganisation territoriale de 1559-1561

Le 12 mai 1559, le pape Paul IV consent à la réorganisation des évêchés dans nos régions. La bulle Super Universas supprime l'ancienne répartition et subdivise le territoire de nos régions en trois provinces ecclésiastiques en tenant notamment compte de l'aspect linguistique : voient ainsi le jour les archevêchés de Malines, Utrecht et Cambrai - ce dernier incluant les nouveaux diocèses d’Arras, Tournai, Saint-Omer et celui de Namur.

À la mort de Paul IV (1559), le nouveau pape Pie IV confirme la bulle de son prédécesseur. Les limites du nouveau diocèse de Namur sont définies et les chanoines de Saint-Aubain deviennent les seigneurs de Saint-Denis. Bien que cette délimitation religieuse n’ait que peu à voir avec les limites de l’évêché d’aujourd’hui, les sept paroisses de notre secteur actuel de Meux-Rhisnes y sont déjà incluses. Le Projet de dotation et de circonscription de 1560 prévoit la tutelle de l’évêché de Namur sur : Bonesche, Esmynes (et hameau de Huglise), Meux (et hameaux de Mehaignoulle, Scley et Trypsee), Rysnes, Saint-Denys (et hameau de Isnes-Sauvages – bien que certains textes en fassent une dépendance de Bossière), Viller le heste et Waristoul. La bulle Ex Injucto (11 mars 1561) en assure l’application. Le Registra Vaticana de cette même année fait mention de la création des paroisses suivantes : Bovesche, Lesmynes (et hameau de Huglise – Saint-Martin-Huglise), Meux (Scley – Sclefhaie), Rysnes, S. Denis, Viller le Heste et Waristoul.

Toute cette réorganisation fait inévitablement ombrage aux anciens privilèges : ceux de la noblesse, ceux des abbayes brabançonnes et particulièrement ceux des évêques liégeois. En 1562, le chapitre de Saint-Lambert s’oppose d’ailleurs fermement à l’installation du premier évêque de Namur. Quelques chanoines et le doyen du chapitre de Saint-Aubain sont même menacés par la justice liégeoise sans que toute cette affaire ne tracasse les ouailles de nos paroisses.

Quoi qu’il en soit, ce remaniement territorial mené parallèlement au catholique Concile de Trente atteint son but : un meilleur contrôle du clergé dans la lutte contre la dissidence protestante. Les diocèses sont maintenant subdivisés en entités inférieures, les doyennés, ceux-ci étant constitués des différentes paroisses dont le guide avait « charge d’âme » (cura animorum). C’est d’ailleurs de cette appellation que dérive le nom de « curé ».


Le XVIIIème siècle et la charnière révolutionnaire

En 1778, à la veille de la Révolution française, Meux (Raucourt, Tripsée, Mehaignoul, la Motte, Matinée) dépend le l’« église mère » de Saint-Denis aux côtés de plusieurs communes et dépendances : Beuzet, Isnes-Sauvages (confirmation par la Carte de cabinet des Pays-Bas autrichiens de Ferraris,), Émines (Saint-Martin, le Chenoy, Hulplanche, le Tieu des Frênes et Seumois), Bovesse et Ostin.

En 1794, la « Belgique » est annexée par les révolutionnaires français à la suite de la victoire remportée à Fleurus sur les Autrichiens. Meux devient administrativement un territoire du département de Sambre-et-Meuse et subit dès lors la vindicte des lois françaises, notamment les lois restrictives au niveau de la pratique du culte. L’église mère de Saint-Denis est fermée (1796) et conséquemment le culte interdit ! Ceci ne tue néanmoins pas la foi : nous en avons pour preuve l’activité du curé François Joseph La Bar. Réfugié à Meux dans la ferme familiale du Vieux Raucourt, celui-ci célèbre régulièrement la messe clandestinement dans la grange de l’exploitation.

En 1801, conséquemment à la signature du Concordat entre Bonaparte et le Saint-Siège, bien que sous conditions, le culte catholique est rétabli. Les paroisses sont réorganisées en fonction de la législation concordataire de 1803-1804, puis de 1807-1808. Napoléon reconnaît les nouvelles circonscriptions paroissiales arrêtées par les évêques, en accord avec les préfets. La chapelle Saint-Sauveur est acquise par un royaliste français réfugié dans notre région, J.-B. Buiron. Celui-ci la met à la disposition de la population tandis que la paroisse de Meux reste une succursale de celle de Saint-Denis.

Le 12 janvier 1813, la paroisse de Meux est érigée en chapellenie par décret impérial.


Renaissance

En 1829, la croissance démographique exige l’édification d’un édifice du culte plus vaste que la chapelle Saint-Sauveur. Une petite église (12 X 28 m) est construite et mise en service à l’emplacement de l’entrée actuelle du cimetière de Meux. La paroisse de Meux reste pour l’heure sous la tutelle de celle de Saint-Denis. Ce n’est qu’en mars 1834 que l’émancipation de Saint-Denis a lieu : la paroisse de Meux est déclarée autonome par l’évêché de Namur. Cette émancipation est reconnue par arrêté royal le 22 juin 1834. La paroisse est incluse au doyenné de Leuze en 1837.

Entre 1834 et 1890, le petit édifice « du cimetière » relativement mal conçu se dégrade rapidement. Des lézardes dans les murs sont constatées. Restauration ou reconstruction de l’église sont à l’ordre du jour des délibérations du conseil de fabrique dès 1870-1871. Victime de la foudre le 4 mai 1887, l’église est incendiée et complètement détruite. Le 20 juin 1889, un arrêté royal autorise la construction d’une nouvelle église dans la Rue du Village.


Notre-Dame de l’Assomption

En 1890, sur les plans de l’architecte Stassin de Namur, l’église néo-romane actuelle est construite. Plus grande que celle « du cimetière » (42,5 X 18,2 m), cette église est la plus vaste du secteur actuel. Le terrain étant particulièrement marécageux, le bâtiment est construit sur pilotis et sur des remblais provenant de l’ancienne église paroissiale. La nouvelle construction est inaugurée à la Noël 1890 et est consacrée à Notre-Dame le 4 février 1891. Le presbytère est édifié par la commune en 1894, le jardin presbytéral appartenant à la fabrique.


Avatars

Vers 1900, pose du maître-autel néo-roman.
En 1903, mise en place de verrières aux fenêtres des nefs latérales.
En août 1911, installation des vitraux du chœur.
En 1912, aménagement de deux autels latéraux et d’un orgue avec buffet.
En 1924, montage des dix vitraux des nefs latérales.
Le 21 juillet 1943, l’occupant allemand confisque deux des trois cloches du clocher (l’une datée de 1834 et l’autre de 1823).
Le 7 août 1949, consécration de deux nouvelles cloches par monseigneur Koerperich.


Situation actuelle

Le 26 septembre 1958, un décret épiscopal crée le doyenné de Saint-Servais. Deux années plus tard est érigée la région pastorale de Namur comprenant les doyennés d’Andenne, Auvelais, Fosses-la-Ville, Gembloux, Jambes, Leuze, Namur et Saint-Servais. En 1979, la paroisse de Meux est incluse au secteur pastoral de Meux–Rhisnes, faisant lui-même partie intégrante du doyenné de Saint-Servais.


Collecte des informations texte & photos : E. Lw. (juillet 2004)
© Paroisse de Meux (ce document peut être copié tel quel en faisant simplement mention de la référence du site web ainsi que des sources utilisées)

Source des informations :

R. DELOOZ, La Bruyère. Commune du Namurois, Namur, 1986.
E. DE MOREAU s.j. (sous la dir. de), Histoire de l’Église, 3ème éd., Tournai-Paris, Casterman, 1931 (Collection belge de manuels d’histoire).
E. DE MOREAU s.j., Histoire de l’Église en Belgique, t. V : L’Église des Pays-Bas (1559-1633), Bruxelles, L’Édition Universelle, 1952.
J.-C. DUJARDIN, L’église Notre-Dame de l’Assomption, dans Art et histoire. Culture, Loisirs de Meux et environs, n° 17, 2003, p. 22-27
M. FRAITURE, Le patrimoine rural à La Bruyère. Itinéraire de découverte – Journée du patrimoine, La Bruyère, 1996 (Maison de la Mémoire de La Bruyère).
J. GENNART s.j., Diocèse de Namur. Paroisses et édifices du culte. 1808-1979, Namur, Céruna, 1980 (Répertoires Meuse-Moselle).
P. GILLE, Il y a 50 ans, consécration de deux cloches de la paroisse de Meux, dans Art et histoire. Culture, Loisirs de Meux et environs, n° 14 , 1999, p. 24-25.
F. JACQUES, Le diocèse de Namur en mars 1561. Étude de géographie historique, Bruxelles, Palais des Académies, 1968.
C. J. JOSET s.j. (et collab.), Répertoire, par diocèses et doyennés, des paroisses en 1789, Namur, Ceruna, 1980 (Répertoires Meuse-Moselle).

 


 

Sainte patronne : NOTRE-DAME DE L'ASSOMPTION

"Nous proclamons et définissons… que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste."
Ainsi parla Pie XII le 1er novembre 1950, aux applaudissements joyeux de la multitude assemblée place Saint-Pierre à Rome ; si nombreux qu'ils soient, ces applaudissements ne représentaient pourtant qu'une goutte d'eau dans un océan si l'on songe au grand souffle de joie qui, grâce à la radio, s'échappait au même moment de tous les cœurs catholiques.
Non pas que cette fête soit nouvelle. C'est dès le Vème siècle qu'on célèbre à Jérusalem, le 15 août, une "Mémoire de la sainte mère de Dieu", qui devint pour tout l'Orient, au VIème siècle, la "Dormition" de Marie et à Rome, dans la seconde moitié du VIIème s. "l'Assomption" de la Vierge. La définition du dogme ne fait donc qu'officialiser une croyance qui, de tout temps, a paru "de convenance".
"Aujourd'hui la Vierge immaculée, qui ne fut jamais souillée d'aucune inclination terrestre, et dont toutes les pensées étaient tournées vers le ciel, n'a pas été rendue à la terre. Mais, ciel vivant, elle est placée dans les tabernacles célestes", prêchait déjà saint Jean Damascène.
"Tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très-haut, plus que toutes les femmes de la terre", proclame l'Eglise en appliquant à Marie la louange décernée jadis à la vaillante Judith. Et, au jour de la Visitation, Elisabeth reprendra cette louange, provoquant dans l'âme de la Vierge ce jaillissement d'humble amour reconnaissant qu'est le Magnificat.
À l'unisson du cœur de Marie, notre cœur exulte, à cause d'elle. Nous voudrions savoir mieux la féliciter, la remercier, la chanter. Si toute fête de Notre-Dame est comme un ensoleillement pour ses enfants, celle-là, qui perpétue le souvenir de sa glorification, nous réjouit particulièrement :
- pour elle, d'abord : enfin, elle retrouve son Fils pour ne plus le quitter jamais. Elle le retrouve dans des conditions exceptionnelles, transportée auprès de lui avec son corps (seule de tous les humains). Elle l'entend lui dire : Veni, coronaberis. Viens, que je te couronne. Et il la place auprès de lui, lui faisant comprendre qu'il est tout prêt à agréer ses désirs et à les réaliser...
- pour nous aussi : "Heureux ce jour, dit saint Pierre Canisius, qui a établi et confirmé notre Reine et notre Mère, à la fois puissante et clémente, dans le royaume de Dieu, pour que celle qui demeure perpétuellement la mère du Juge, nous l'ayons comme mère de miséricorde, nous donnant des faveurs, défendant notre cause auprès du Christ, et gérant fidèlement les affaires de notre salut. »
Pénétrons-nous de ces louanges qui sont vérité, vivons de cette espérance qui est réalité.
Et, comme (enfant balbutiant qui cherche à exprimer son amour et sa confiance, redisons, après les chrétiens de tous les siècles et avec ceux du nôtre, en notre nom tout autant qu'au nom de ceux qui oublient : "Ave, maris stella, Dei Mater alma, atgue semper Virgo, felix coeli porta... Monstra Te esse Matrem. Sumat per te preces qui pro nobis natus tulit esse tuus".


Source : RICHOMME, A.,
Un ami pour chaque jour. Les Saints du calendrier,
Paris, Éditions SOS, 1980, p. 216-217.

MARIE, mère de Jésus (1er s.). La Vierge Marie nous est connue par le Nouveau Testament. Saint Paul sait que Jésus est "né d'une femme". Les évangélistes saint Matthieu et surtout saint Luc nous renseignent sur son histoire. Elle se nommait Marie (Myriam). Mariée à un artisan Joseph, elle habitait une bourgade de Galilée, Nazareth. L'ange Gabriel vint lui annoncer qu'elle serait la mère du Messie attendu par les juifs. Et comme Marie, troublée, disait à l'ange : "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ?", Gabriel précisa que l'enfant serait conçu du Saint-Esprit. Marie répondit : "Je suis la servante du Seigneur. Qu'il me soit fait selon ta parole!". L'Ange lui avait donné comme signe la grossesse de sa cousine Élisabeth, fort avancée en âge. Marie partit seule pour la Judée, afin de visiter Élisabeth, qui la salua. Marie chanta alors le cantique de reconnaissance et de joie connu sous le nom de Magnificat. Six mois après son retour à Nazareth, un recensement romain obligea Marie et Joseph à partir pour le lieu d'origine de leur famille, Bethléem, ville de David. Là, dans une étable, Marie mit au monde son fils Jésus, que, peu après, elle présentait au Temple.
Ces trois "mystères" de la Vierge - Annonciation, Visitation, Naissance de Jésus - contiennent l'histoire intérieure de la Vierge Marie qui, d'après saint Luc, les "repassait dans son cœur". Saint Matthieu raconte que pour soustraire Jésus à la colère d'Hérode, Joseph et Marie fuirent en Égypte et ne revinrent à Nazareth qu'après la mort du tyran. De son côté, saint Luc conte comment Jésus, âgé de 12 ans, fut perdu par ses parents, lors de la Pâque à Jérusalem, et retrouvé au Temple, écoutant et interrogeant les docteurs. Mais près de Joseph et de Marie, à Nazareth, il grandit dans la soumission. Quand le temps fut venu, Jésus quitta sa mère - Joseph était probablement mort - pour accomplir sa mission au milieu des hommes. Cependant, c'est à la prière de Marie que, aux noces de Cana, il accomplit son premier miracle.
Il faut attendre la mort de Jésus pour voir réapparaître Marie dans les Évangiles. Elle est debout au pied de la croix ; Jésus agonisant lui donne pour fils Jean, le disciple bien-aimé, et il confie sa mère à Jean. Marie fut présente quand l'Église naissante reçut sa confirmation, le jour de la Pentecôte. Elle dut être pour Luc une source irremplaçable de témoignages sur Jésus ; très probablement, elle aida Jean de son amitié et contribua à faire de lui l'apôtre de l'amour.
On ne connaît ni la date ni le lieu de la mort de la Vierge. Cependant, une tradition orientale veut que Marie, entre 37 et 48, soit venue à Éphèse, en compagnie de saint Jean. Au XIXème s., on découvrit près d'Éphèse les ruines d'une maison fort ancienne et répondant au signalement donné par la visionnaire Catherine Emmerich (mort en 1824) du lieu où serait morte la mère de Jésus. Dès lors, cette maison, qui attire de nombreux pèlerins, fut appelée Panaya Kapulu, la Maison de la Vierge. En 1950, Pie XII précisa que, sa vie terminée, "la Mère immaculée de Dieu fut élevée, corps et âme, à la gloire céleste" : l'Assomption de Marie est donc un dogme catholique, au même titre que son Immaculée-Conception, proclamée en 1854 par Pie IX.
Dès le IIème s., les écrivains chrétiens reconnaissaient la participation librement consentie de Marie dans la Rédemption, pour réparer la participation d'Ève dans la chute originelle. Mais ce fut au IVème s. que la place de Marie dans l'histoire du salut se précisa à propos de la définition de l'Incarnation. Le concile d'Éphèse de 431 définit Marie comme étant vraiment "la Mère de Dieu".
Depuis lors, le culte de la Vierge Marie a pris d'innombrables formes ; il est à l'origine de pèlerinages extrêmement fréquentés comme Lourdes. C'est par milliers que l'on compte chapelles, églises et cathédrales dédiées à Notre-Dame. Tous les arts et une littérature considérable se sont inspirés des mystères de sa vie. La mariologie est une forme très vivante de la pensée et de la spiritualité chrétiennes. L'Ave Maria est, avec le Pater, la prière la plus populaire chez les chrétiens.

De très nombreuses fêtes - de l'Église universelle ou locale - célèbrent la Sainte Vierge. [Parmi elles, celle de] l'Assomption (15 août). (…)

Source : PIERRARD, P.,
Dictionnaire des prénoms et des Saints,
Paris, Librairie Larousse, 1974, p. 148-149.